Né en 1968, Takashi Hinoda vit et travaille au Japon. Il enseigne à la Kyoto Saga University of Arts et expose depuis 1992. Très présent en Asie (Taïwan, Corée, Japon), en Australie et aux Etats-Unis, il est plutôt inédit en Europe. Présenté en collaboration avec la Imura Art Gallery (Japon), Takashi Hinoda a égayé le lounge du Musée Ariana de ses pièces et ses graphismes déjantés.
Volumes en céramique excavés, renfloués, déformés, étirés. Entrées multiples. Graphisme tragico-délirant tout droit issu des comics américains des années 60 et des mangas japonais. Les sculptures d’Hinoda décrivent un monde turbulent et sans cesse en mouvement, où les voitures et les trains bondés défilent à vive allure au mépris de leurs passagers. Son expression plastique s’élabore entre le mythe du super-héros et une déshumanisation croissante, entre l’hyper-technicité de notre société et l’inadaptabilité chronique de l’homme, toujours contraint de faire plus fort, plus vite. En surgissent des créatures hybrides oppressées, apeurées, génétiquement modifiées, paranoïaques et violentes très proches de celles peintes par Georg Grosz dans Metropolis en 1916-17. Dans les deux cas, il s’agit d’alerter sur une certaine forme de décadence vécue par notre société.
Le Musée Ariana et la Fondation Bruckner sont particulièrement heureux de le recevoir et d’exposer son travail le plus récent dans le cadre du Parcours Céramique Carougeois.