Réjean Peytavin

Boursier: 
2021

Réjean PEYTAVIN, artiste franco-suisse, est né en 1986 en Haute-Savoie, et a grandi dans le canton de Neuchâtel. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Paris), il a également suivi les programmes post-diplômes de l’école des Beaux-Arts de Nantes (Art et Entreprise) et de l’ENSA Limoges (Kaolin, Art et Design en céramique contemporaine).

Il poursuit ses recherches par le prisme de résidences artistiques, récemment au CIAV Meisenthal (Centre International d’Art Verrier), au CERCCO (HEAD - Genève), à la Maison du Patrimoine de Saint-Yrieix-la-Perche ou encore à la Manufacture à La Chaux-de-Fonds (NE).

En s’articulant autour de l’exploration matérielle des liens entre la forme, ses usages, et sa patrimonialisation, le travail de Réjean Peytavin trouve son importance dans les protocoles de fabrication. Il place notamment cette recherche dans le champ de l’industrie, qu’il lie aux lieux de résidences qui l’accueillent pour réaliser ses projets, mais également dans les contextes de conservation. Il a travaillé avec des
entreprises comme Geberit (céramiques sanitaires, Limoges, France) ou Gasser Ceramic (tuilerie industrielle, Bardonnex, Suisse), avec des chercheurs de l’Institut Pasteur et avec des startup comme 60circuits ou ODIWI.

En fabricant ses oeuvres au sein des lieux de recherche et de production, il déplace le statut de l’objet dupliqué vers l’unicité, la singularité. Ainsi, l’objet, tout comme l’individu auquel il est destiné, se repense en tant que relation plutôt qu’en tant que terme.

Il a participé à des expositions au Latvian National Museum of Art de Riga (Lettonie), au Musée des Arts Asiatiques de Nice, au FRAC Limousin, au Trapholt Museum de Kolding (Danemark) et au Musée Adrien Dubouché à Limoges. Ses oeuvres sont présentes dans la collection de la Maison du Patrimoine à Saint-Yrieix, au Musée du Verre et du Cristal de Meisenthal, à la Piscine - Musée d’art et d’Industrie André Diligent - à Roubaix, et au MUDAC à Lausanne.

Témoignage: 
Mon projet de bourse se basait sur un postulat fictif : quelle pourrait être l’évolution morphologique des céramiques du territoire carougeois en suivant un schéma darwinien? Grâce à l’ouverture d’esprit et la curiosité du jury de la fondation, j’ai pu le mettre en oeuvre dans ce lieu magique. Ainsi j’ai rencontré de nombreux acteurs « du cru » qui militent quotidiennement pour la diffusion de la céramique. J’ai notamment eu la chance de pouvoir passer du temps dans les réserves du Musée de Carouge afin d’étudier les collections qui y sont cachées, et de retourner au CERCCO pour fabriquer quelques éléments du projet. Les trois mois que j’ai ensuite passé à la fondation pour mettre en oeuvre mon projet ont été merveilleux : c’est l'atelier idéal dont peut rêver tout artiste/céramiste pour produire ses pièces. À la fois en ville et au bord d’une rivière (la Drize) c’est un endroit méditatif où le calme règne. Tous les résidents que j’ai pu y croiser partagent cette sérénité qui irradie dans ce lieu, qui, avant de devenir la fondation Bruckner, était l’antre du potier Marcel Noverraz, et pour qui j’ai développé une véritable passion. J’ai surtout trouvé ici de véritables amitiés, et j’ai pu pousser mes recherches en céramiques jusqu’au bout de mes fantasmes. Grâce à Émilie et Irina, qui oeuvrent au quotidien pour rendre les choses encore plus confortable, cette fondation est simplement idyllique, et je n’ai qu’une hâte : REVENIR! »

Résidence 2021