Anja Ripoll (1995), a obtenu le diplôme de céramiste aux CFP Art de Genève en juin 2022. À la suite d’une mise au concours, elle a remporté une résidence de trois mois à la Fondation Bruckner.
Pour son projet de résidence artistique, Anja était motivée par le développement d’un langage plastique inspiré par la fusion entre les arts décoratifs et les univers fantastiques.
Principalement inspirée par les œuvres de Gustave Moreau, R.H. Giger et Elmar Trenkwalder, Anja est aussi attirée par des œuvres émanant de l’industrie du jeu comme Warhammer 40k et les illustrations dans le jeu de carte Magic : the Gathering.
Il pourrait être intéressant de dire que de manière générale, Anja conçoit la terre, la sculpture (moulage, trempage, estampage), la cuisson au four et l’émaillage comme autant de paramètres à explorer. La partie qu’elle préfère est la cuisson pour son côté magique et transformateurs, cette phase invisible et mystérieuse qui cristallise l’argile et vitrifie le verre et la poudre d’émail. Elle expérimente textures, rythmes, procédés techniques et matériaux étrangers pour faire évoluer sa démarche artistique. En effet, elle se plait énormément dans la posture de la chimiste-artiste.
Pendant sa résidence à la Fondation Bruckner, Anja a travaillé avec une dynamique expérimentale et s’est laissée guidée par ses intuitions pour réaliser une série de 12 sculptures sans croquis préparatoire qu’elle nomme Reliques Post Apocalyptique.
Calices, coupes, vases et stèles ont été les formes primaires qu’elle s’est réappropriée en créant des revêtements ornementaux composés de fragments d’architecture gothique, tentacules piquantes, pétales de fleurs, griffes de prédateur, ossatures, visages d’angelots, harpies… L’assemblage organique de ses divers éléments évoquent une flore inconnue qui semble envahir les surfaces extérieures du contenant et se dévoile sous un jeu de couleurs métallisée, vitrifié et hasardeuse basculant ainsi l’objet dans une dimension irréel et lointaine. Cette profusion de textures, figuratives et abstraites, offre un panorama propice à une rêverie surréelle dans une atmosphère de bizarre.
Ses sculptures sont présentées comme des artéfacts déterrés lors d’une fouille archéologique. Cette découverte suscite des attitudes ambivalentes. En effet, on voudrait se rapprocher pour observer les détails, et découvrir les richesses de l’objet ainsi que les éclats des couleurs irisées mais on ne se laisse pas aller tranquillement à la méditation. En présences de ses artefacts monstrueux on reste sur nos gardes. Elles pourraient se mettre à bouger…
WIP
Céramiques
